Bilbao

Publié le par Baobald

On peut trouver de nombreux points communs entre Bordeaux et Bilbao, deux villes distantes de seulement 330 km. D'une part, les deux villes sont de tailles comparables : Bilbao compte 350 000 habitants pour une superficie de 41 km², contre 230 000 habitants à Bordeaux sur 49 km². Et puis la capitale de Biscaye a aussi lancé un vaste programme de renouvellement urbain, mais dont l'ambition et la reconnaissance attendues surpassent l'actuelle vision bordelaise. Ces points communs sont à l'origine d'une coopération étroite entre Bilbao et Bordeaux dans le cadre d'un accord (un jumelage est même évoqué).

Bilbao a surmonté la crise qui a sonné le glas de son industrie traditionnelle, pour consacrer les nombreuses friches abandonnées au développement d'activités tertiaires et de services. C'est le cas du secteur d'Abandoibarra, une ancienne friche appelée à devenir le nouveau centre dynamique de la ville. Cet espace a déjà accueilli le Musée Guggenheim de Frank Gehry, dont les retombées en termes d'aura et de reconnaissance mondiales ont bénéficié à toute la ville. Le pari de l'audace architecturale a été ici gagnant et il a permis à Bilbao de sortir d'un relatif anonymat international.

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Le quartier est en pleine révolution, outre le Musée, le programme a compris de nombreux aménagements confiés à des architectes de renom (le Palais des congrès et de la musique de Federico Soriano et Dolores Palacios, un hôtel de luxe de la chaîne Sheraton réalisé par l'architecte mexicain Ricardo Legorreta, des logements de standing supervisés par l'architecte basque Luis Pena Ganchegui et par l'autrichien Robert Krier...), et l'édification d'une tour phare confiée à César Pelli, l'un des plus prestigieux architectes en design de grands immeubles avec les deux tours jumelles Pétronas en Malaisie (452 mètres).

La Tour Iberdrola sera le premier gratte-ciel du Pays basque et culminera à 165 m pour 40 étages. Elle abritera en partie le siège de Iberdrola, le premier producteur mondial d'électricité éolienne, des bureaux d'affaires, un hôtel et des logements de luxe. Sa livraison est prévue pour 2011.

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Ce nouveau geste fort entraînera sans doute un élan économique considérable, pour une ville modeste si on la compare à d'autres métropoles européennes, millionnaires en habitants comme Barcelone, Munich ou encore Lyon. Pourtant dans sa programmation du développement économique et culturel, la ville a elle aussi opté pour la stratégie de la hauteur en tenant compte des impacts de l'intégration environnementale. Il est vrai que la construction de cette tour profite de l'engagement de la compagnie électrique internationale. Mais une ville comme Bordeaux, forte de sa position de carrefour dans le grand Ouest Atlantique, et dans un quartier qui se trouvera très prochainement à 2 heures de Paris en TGV, ne peut-elle vraiment pas rassembler autour d'un projet analogue des entreprises d'envergure ? Pourquoi ne pas suivre l'exemple de notre voisine basque ?

Publié dans Dimension européenne

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