Lettre d'information n°1 - Décembre 2007

Publié le par MB

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Habitantes et habitants du quartier Saint-Jean / Belcier.


Le quartier Saint-Jean / Belcier est promis à une métamorphose de grande ampleur avec la ligne à grande vitesse Sud-Europe-Atlantique. Bordeaux, via Belcier, sera ainsi reliée à Paris en 2h, à Madrid en un peu plus de 3h, à Bilbao en 1h30 et à Toulouse en 1h. Notre ville se trouvera donc au cœur d'un vaste réseau à grande vitesse. C'est pour répondre à ce défi et pour ne pas rater une nouvelle fois l'arrivée du TGV en Gare Saint-Jean que la majorité, comme l'opposition, ont souhaité, dans les mêmes termes, une réflexion sur l'aménagement d'un centre d'affaires d'envergure européenne. C'est exactement l'objet de l'étude TGT.

 

Un centre d'affaires d'envergure européenne ?



De nombreuses réserves ont été émises face à cette étude, notamment lors de la réunion de l'Atelier des Bains-Douches, du 10 juillet 2007. Le collectif Bord'Europe, par la voix de ses membres, a dès le départ émis des réserves quant à la portée européenne du projet. Nous sommes ainsi intervenus lors des diverses réunions, tant de l'Atelier municipal d'urbanisme que de l'Atelier des Bains-Douches. En effet, nous doutons beaucoup de l'envergure européenne d'un tel projet qui sera incapable de rivaliser avec des villes telles que Munich, Marseille, Lille, Lyon, Bilbao, Barcelone, Toulouse ou même Zurich ou Bâle, villes qui revendiquent également la dimension européenne de leur(s) pôle(s) tertiaire(s). Bien qu'Alain Juppé déclare que la question de la forme des bâtiments n'est pas encore tranchée, l'étude TGT mentionne bien des échelles en faisant référence à du R+15 ou à du R+13 ou même en se targuant de réfléchir à un centre d'affaires juste un peu plus haut que la Gare Saint-Jean. Pour le symbole, nous repasserons ! Nous aurions un centre d'affaires d'environ 60m de haut, d'ores et déjà dominé par la résidence le Saint-Jean à proximité, alors que l'envergure européenne, à Marseille, Lille ou Lyon se traduit par des bâtiments bien plus hauts et reconnus avec par exemple Rem Koolhaas à Lille ou Zaha Hadid à Marseille. Finalement, Bordeaux se donnera les moyens de rivaliser avec Saint-Etienne, Poitiers, ou encore Dijon. Est-ce là l'ambition européenne de Monsieur Juppé, de Monsieur Moga ou de Monsieur Respaud ?

Certes, la forme urbaine que nous préconisons pour ce quartier, à savoir une ou deux tours dominant un ensemble relativement bas, se répend. Il suffit de reprendre la liste non-exhaustive dressée plus haut. Seulement, les tours sont moins légions que ne le sont les bâtiments bas ('low-rise') qui, par ailleurs, contribuent à une uniformisation de nos villes de par leur manque d'originalité. Il serait aisé de constater les ressemblances entre des projets en 'low-rise' à Lyon, Bordeaux, Rennes, Nantes... A l'inverse, les tours modernes de Lille, de Lyon, de Marseille et d'autres permettent d'identifier très clairement la ville. Du coup, avec un nouveau projet bas, Bordeaux n'innoverait nullement et ne proposerait pas aux entreprises quelque chose qu'elles ne trouvent pas ailleurs. Il suffit d'aller dans n'importe quelle ville de province pour trouver du 'low-rise' : Reims, Dijon, Nantes... Or ces villes se trouvent ou se trouveront prochainement à moins de deux heures de la Capitale en TGV.

 
 
Un urbanisme nouveau


Par ailleurs, un urbanisme vertical présente de nombreux avantages et notamment dans le domaine écologique. Si pour les bâtiments bas, la norme HQE peine encore à s'appliquer, force est de constater que cette norme est une constante dans les récents projets de tours à travers le monde : par exemple, la tour "Hypergreen" de J. Ferrier serait apte à produire 70% de l'énergie nécessaire à son fonctionnement. Les tours peuvent donc, en elle-même, être des exemples de construction écologique. Mais les tours ont également un effet écologique incident. Les tours permettent effectivement de concentrer les activités humaines avec une faible emprise au sol, ce que ne permet pas un urbanisme horizontal. Ainsi les tours encouragent-elles l'utilisation des transports en commun (une station au pied d'une tour sera, en toute logique, plus fréquentée qu'une station entourée de pavillons) en même temps qu'elles permettent d'économiser l'espace là où l'on dit que l'urbanisme horizontal est "dévoreur d'espace" (c'est la logique de l'étalement urbain qui ensuite appelle la multiplication d'infrastructures telles qu'un grand contournement). L'espace gagné peut alors être mis à profit pour l'aménagement d'espaces verts ou pour l'édification d'équipements collectifs (musée, centre de congrès etc.). Une ou deux tours pourraient comme cela économiser beaucoup de l'espace bâti de l'étude TGT. 

 Il ne s'agit là que de quelques arguments en faveur des tours et contre ce que prévoit l'étude TGT. Mais que l'on se rassure, nous ne prônons pas une solution qui consisterait à faire de Bordeaux un Manhattan-sur-Garonne ! Nous ne souhaitons pas construire des tours juste pour construire des tours. Les tours ne sont qu'un élément d'une logique plus globale et qui n'aboutirait pas à l'émergence de dizaines de tours. Nous ne sommes ni des "obsédés par les tours", pas plus que nous faisons preuve d'un "enthousiasme démesuré". Nous voyons dans les tours des outils prometteurs de l'aménagement et du développement de nos villes, mais également des monuments du XXIème siècle, qui nécessiteraient donc une attention particulière quant à l'esthétique et quant au nombre (le nombre nuit à la monumentalité : 10 colonnes des Girondins, serait-ce encore un monument ?).
 
 
Contacts


Conscients de toutes ces données, nous avons créé un collectif du nom de Bord'Europe (en référence à Bordeaux en Gascon : Bordeù, et à la dimension européenne voulue pour ce centre d'affaires) afin d'affiner nos réflexions sur cette forme urbaine innovante. Nous avons d'ailleurs ouvert un blog (
http://bord-europe.over-blog.com/) et un forum (http://bord-europe.jforum.biz/) et nous serons très heureux de discuter plus longuement avec vous sur l'un ou l'autre de ces supports informatiques. Il vous est également loisible de nous contacter par courrier électronique pour avoir de plus amples informations (bord-europe@hotmail.fr).
 
 

Nous vous remercions d'avoir pris le temps de lire ces quelques lignes et nous espérons vous retrouver prochainement sur le blog et sur le forum.
 
 
Cordialement.
 
 


Le collectif Bord'Europe

Publié dans Communications

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